Otilia Kuci dans son jardin, au printemps 1955 (collection Odile Bouvier)
Otilia, née Venegas à Tocopilla le 1er août 1898, a passé au Chili une enfance malheureuse. Elle et son frère Maximo (Armando) ont perdu très tôt leur mère, Amélia Sepulveda, et ont été élevés par leur belle-mère qui, comme dans les contes, préférait de loin leur demi-sœur Thérésa. Petite fille, Otilia était très bonne élève, et quand l'instituteur conseilla à son père, Maximo Venegas-Leon, de l'envoyer en internat à l'école de la ville voisine qui préparait au cycle supérieur, Maximo répondit : " Ma fille ne quittera la maison que morte ou mariée". Pour quitter la maison Otilia opta pour la deuxième solution. Arrivée en Alsace en 1925, elle rêve d'une bonne éducation pour ses deux enfants, et se met à travailler à l'usine. Grâce à son salaire, elle peut leur payer l'école privée, et ainsi réaliser son propre rêve…
Otilia était polyglotte : elle parlait l’espagnol, sa langue maternelle, mais aussi le croate, langue d’origine de son mari, ainsi que l’allemand et le français, qu’elle à appris à son arrivée en Alsace.
Otilia Kuci avec la jeune manouche Albertine Meinhardt (collection Odile Bouvier)
Albertine a vécu avant et pendant la guerre avec son grand-père dans la cave n° 10,
au pied du chemin du Hengst, puis, après la guerre, dans une baraque près de l'abattoir.
Fille de Philippine Meinhardt, elle est née à Strasbourg le 29 octobre 1938,
et décédée à Colmar le 25 septembre 1955, à l’âge de 17 ans.
En 1955, elle était domiciliée à Guebwiller.
Otilia Venegas à l’âge de 8 ou 9 ans.
Excellente élève, elle raflait tous les prix à l’école.
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